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samedi 06 décembre 2008

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Naissance d'une Passion, Fiction

Une nuit particulière

Par Claude FERRAND

 

La voiture roule à vive allure malgré l’orage qui inonde la route. Je suis comme dans un cocon, bien au chaud, au sec. Dehors c’est les monts du Forez, l’humidité glacée, le vent et la nuit. La musique techno martèle mon cerveau empêchant tout assoupissement. Malgré le déluge, la visibilité est bonne, les phares de l’auto illuminent parfaitement la chaussée. C’est la D498 qui me ramènera à Saint Etienne. Je devrai bientôt arriver à Saint Bonnet le Château. Il est tard, près de deux heures du matin. Dans moins d’une heure je suis à Saint’Té. Une douche chaude et au lit !

Dans ma tête reviennent les images de cette soirée, la ‘teuf’ de mon copain Jean Louis ; La musique, la foule qui se trémousse, la fumée de cigarette et cette odeur d’alcool et de sueur. En bref, c’était bien réussi, mais un peu loin de chez moi. L’alcool ? Je n’y ai pas touché, que du jus de fruits, quand on doit reprendre la voiture … En parlant de jus de fruits d’ailleurs avec la chaleur, j’en ai beaucoup bu, il va falloir que je m’arrête cinq minutes. J’espère que la pluie va se calmer.

Les virages se succèdent, je traverse un bois, puis voilà des prairies, encore un bois et une côte et une vallée. Les kilomètres se succèdent. L’horloge du tableau de bord et le compteur semblent avancer au même rythme. C’était une belle fête, sacré Jean Louis !

Tiens ! Ca se calme. Dès que je trouve un coin…

Et je roule, et je roule … Un bois … La route monte un peu… Toujours ces virages… Ah ? Fontaneille 924m d’altitude… Sans doute ici ? Oui ! Un parking, enfin !

Tout est trempé mais plus une goutte ne tombe. D’ailleurs le ciel s’est totalement dégagé. C’est une petite clairière d’où semblent partir plusieurs pistes qui s’enfoncent dans les bois. Le sol n’est pas trop boueux, heureusement pour mes chaussures basses. Je m’éloigne un peu de la route. A cette heure, il y a très peu de circulation mais il est des moments où l’on veut être seul au monde. Me voilà face à la nuit la tête en l’air, car au-dessus de moi le ciel est d’une pureté inouïe. Lavé par l’orage les étoiles brillent et scintillent comme des diamants sur un velours noir.

Juste devant moi, sept étoiles dessinent une casserole. J’en ai entendu parler de la casserole, c’est donc elle, et de la Grande Ourse. La petite aussi je crois. Où sont-elles ? On appelle ça des constellations. Il y en a d’autres, voyons que je me souvienne ! Les signes du zodiaque ; il y a le bélier, le taureau, le capricorne, le verseau, la vierge, le scorpion... Et la balance ? Que vient-t-elle faire dans cette ménagerie ? Comment les reconnaître quand on ne les connaît pas ? Pourtant elles doivent bien être là ! Et ici, il y aurait bien comme un ‘W’, qu’est-ce que c’est ? Je ne vois rien qui pourrait ressembler à un Lion ou autre chose.

J’ai un jour entendu parler d’un Cygne et d’Hercule, et Alpha du Centaure, et puis d’Andromède. Il y en a donc bien d’autre de ces constellations, combien en tout ? Y’a personne pour me répondre ? Ce qui est curieux, c’est cette bande nuageuse qui traverse le ciel. C’est donc ça la Voie Lactée ! Qu’est-ce que cela peut bien être ?

Brrr ! J’ai eu un frisson. Ca fait combien de temps que je suis le nez en l’air ? Je regagne l’auto en me rajustant et reprends la route aussitôt.

Je ne vois plus le ciel, les phares de la voiture réduisent ma vue à la route et au bord du talus. J’ai envie de les éteindre pour mieux voir. Sont-t-elles encore là les étoiles ou ont-elles disparues quand j’ai allumé les phares ? J’ouvre la fenêtre pour vérifier mais un violent courant d’air glacé m’en dissuade. Est-ce le même ciel au-dessus de Saint Etienne ? Pourquoi ne l’ai-je jamais vu ? J’ai remis la musique mais je l’ai aussitôt coupée car j’ai besoin de repenser à tout ça. A chaque virage j’ai une nouvelle question. Mais qu’est-ce donc que cet Alpha du Centaure dont on parle tant ??? Ca doit être un truc drôlement bizarre !
 

Un club d’astronomie à Lyon propose des soirées d’initiation. J’ai vu ça sur une plaquette chez Jean Louis, ça fait un peu loin mais ça doit valoir le coup !

J’ai passé Saint Bonnet depuis un bon moment, dans quelques minutes je vais aborder la banlieue de Saint’Té. J’ai hâte de retrouver mon lit. Je suis fatigué, je ferai de beaux rêves…

… Certainement pleins d’étoiles...

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La dernière mise à jour de ce site date du dimanche, 06. janvier 2008